L’Institut Choiseul vient de publier son « classement » des 100 « jeunes dirigeants » (moins de 40 ans). Lancé dans le Figaro (qui est partenaire), il est suivi, pendant au moins une semaine, par les publications linkedin des intéressés, qui remercient l’Institut Choiseul pour les avoir « distingués » (avec des visuels assez semblables, probablement fournis l’institut Choiseul).
On y découvre donc la petite bulle parisienne, telle qu’elle se donne à voir, avec des clones, blancs pour la plupart, sortis des mêmes écoles, avec les mêmes parcours (avant et après). Les critères de sélections sont opaques, mais peu importe, l’entre-soi sait être souple, et au final, le « classement » donne le résultat attendu, celui de l’auto-promotion de la « jeune génération » des décideurs.
Tout ce cirque social me laisse de marbre, avec une pointe d’agacement, tant il est pathétique. Il symbolise jusqu’à la caricature, une forme d’arrogance des élites, qui est un des ingrédients de la fracture sociale. Tout ce beau monde se gargarise, en mode « personal branding » d’en être, alors que cela repose bien plus sur leur réseau (le fameux copinage) et sur leur visibilité médiatique que sur leurs qualités intrinsèques.
Combien de ces « dirigeants » sont de bons managers ? Combien ont déjà eu des résultats concrets et mesurables ? On n’en sait rien, et pour certains, qui ne sont finalement que des cadres de second rang (directeurs de cabinets, ou consultants), il n’y a sans doute rien à gratter car ils ne sont pas personnellement aux manettes. Finalement, pour ceux qui veulent savoir qui sont les « bons », ce n’est pas avec ce genre de classement qu’ils vont y trouver leur compte. Le souci, est que la mauvaise monnaie chassant la bonne, on ne trouve que cela dans les médias. Ils manquent ainsi à la « promesse » d’information, au profit du buzz en faveur des copains, qui renvoient l’ascenseur.
4 réponses sur « L’onanisme social selon Choiseul »
« Tout ce cirque social me laisse de marbre. »
Vraiment ?
Oui, ça n’a aucune portée et aucun intérêt sur le fond. Tout cela n’a aucune importance, c’est juste de la mousse médiatique. Cela m’agace car je déteste la mousse médiatique, surtout quand elle occupe l’espace (limité) au détriment des sujets importants. Ce qui se passe aux Etats-Unis, en Turquie, en Ukraine, par exemple.
Ce qui est interessant c’est plutot de creuser d’ou vient cet institut.
Cet institut a l’air d’un OVNI. Think thank se faisant passer pour une maison d’édition, ou maison d’édition se faisant passer pour un think thank ? Je suis réservé quand je vois que son créateur est à sa tête depuis 97 soit 27 ans…