La censure, à laquelle je ne croyais pas, a finalement eu lieu. Apparemment, Michel Barnier n’y croyait pas non plus. On n’est planté. Cela arrive, quand on est en anticipation, dans une période particulièrement incertaine. Pour autant, je n’ai aucun regret, car l’important, pour moi, est l’analyse, bien plus que la prédiction en soi.
Ma manière de construire une pensée et un raisonnement implique que je me prononce sur l’issue. C’est à partir de la fin, que je construit le cheminement qui y mène, et donc l’analyse. C’est risqué, car les éléments peuvent changer en cours de route, et une position qui était juste à un moment T, peut ne plus l’être quelques temps après.
Prendre position sur l’issue, est aussi un excellent moyen de susciter le débat (en mode troll parfois) et donc d’avoir des échanges intéressants. Ne pas se positionner peut amener à produire un filet d’eau tiède, où on enquille les banalités. Mes lecteurs habituels savent que ce n’est pas mon style.
8 réponses sur « Risque et analyse »
Que Macron continue de s’entêter, de se dédouaner, et de jeter des écrans de fumée ici et là (regarde Notre-Dame ! REGARDE les JO !), ça par contre tout le monde l’avait prédit…
On dirait que tu t’excuses de quelque chose que personne ne semble te reprocher ici, ce billet est quelque peu singulier.
Effectivement, personne ne vous le reprochait ! Mais j’apprécie de venir redonner le lien de l’analyse rétrospectivement invalidée (cela devrait être l’éthique du pronostic politique). Cela permet d’y voir les présupposés qui se sont avérés faux. J’en vois deux (à retenir pour plus tard) :
« Je vois mal le RN, en quête de respectabilité et d’une image de « gestionnaire responsable » se lancer dans cette aventure. » Bien des commentateurs opposaient le RN « antisystème » d’antan au RN cravaté. Finalement, le RN peut jouer sur les deux tableaux, et viser une image de « premier opposant ». D’ailleurs respectabilité ne signifie pas stabilité à tout prix, sauf pour les tempéraments conservateurs… (François Hollande est-il un anarchiste ?)
2) Michel Barnier « fin négociateur », c’était tout simplement un élément de langage. Négocier le Brexit n’est pas négocier une coalition. Et négocier avec le RN n’était pas spécialement fin. Il faudra s’en souvenir.
Négocier entre des gens qui n’ont pas le choix de négocier, sinon c’est un très hard Brexit, c’est pas pareil que négocier avec des gens moyennement motivés, sinon c’est une censure imputable à Macron. Tout ça a au moins le mérite de doucement faire bouger le PS
Rassurez-moi, personne ne vous reprochait d’avoir donné votre avis ?
J’ai eu quelques remarques entre l’ironique et le désobligeant sur les « réseaux sociaux ».
Alors comme tous les gens qui viennent ici pour vous lire, je vous apprécie pour la qualité de vos analyses et pas pour celle de vos prédictions. Et quand vous formulez une réflexion argumentée et que les faits vous donnent tort, c’est tout aussi intéressant et je me réjouis à l’avance de lire la suite que vous y donnerez.
Je suis désolé que vous ayez à subir des commentaires négatif ailleurs. En ce qui me concerne, vous mouillez la chemise et avez tout mon respect pour ça.
Merci beaucoup pour vos articles réguliers, franchement ça fait plaisir à lire et ça permet toujours de prendre du recul. Et puis on voit bien de toutes les nuances dans vos lecteurs. Tant pis pour les gens qui préfèrent l’eau tiède.
J’ai failli manquer ce post, je suis encore occupé à réfléchir au suivant…
La période est compliquée, les acteurs n’agissent pas raisonnablement, et les données changent rapidement. Dans ces conditions, établir un pronostic fiable avec certitude est impossible. Cependant, que vous ayez tenté d’en formuler un nous a permis de nourrir notre réflexion. Ce que nous venons chercher sur votre blog, ce sont vos analyses, et aussi la discussion à laquelle elles donnent lieu ensuite. Quand vous ne postez pas, vous nous manquez. Quand vous postez deux messages le même jour, on risque de vous manquer…