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Un pas si mauvais gouvernement Bayrou

François Bayrou vient de donner la composition de son équipe. Vu les contraintes qui sont les siennes, il ne s’en est finalement pas si mal tiré. Mais il a échoué à élargir son assise, et se retrouve dans la même situation que Michel Barnier, dépendant du bon vouloir d’une Marine Le Pen dont on sait maintenant qu’elle n’a pas la main qui tremble quand il faut censurer.

On trouve dans ce gouvernement des poids lourds de l’actuel socle central, avec Borne, Darmanin, Vautrin, Lecornu, Dati, un modem Barrot, un Horizons, Marcangeli, et deux LR, Retailleau et Genevard. Le choix du directeur général de la caisse des dépôts, pour Bercy, est un joli coup (espérons que cela permette de rassurer les marchés financiers). C’est important, pour un gouvernement d’avoir en son sein des personnalités capables d’aller convaincre parlementaires et militants, en ayant une chance d’être écoutés. Il faut reconnaitre que ce sont aussi des professionnels de la politique et de l’exercice de fonctions ministérielles. Le temps des « amateurs » est vraiment très loin, et sur ce plan, c’est une bonne chose. Beaucoup de ministres non reconduits n’étaient ni des poids lourds, ni des flèches. Pour certains, on ne se souviendra même plus, dans quelques mois, qu’ils ont été au gouvernement.

Les changements de périmètres sont assez marginaux, et plusieurs ministres importants conservent leurs fonctions, permettant d’assurer une certaine continuité. En ces temps d’instabilité gouvernementale, c’est précieux. La IVe république a tenu comme ça, les ministres les plus importants restaient en fonction longtemps, alors que les présidents du conseil valsaient régulièrement. On voit cette même continuité dans les conseillers du Premier ministres, où plusieurs membres techniques du cabinet Barnier ont été repris. Là encore, du point de vue technique, c’est une bonne chose, même si le message politique risque d’être mal perçu.

Il y a toutefois quelques loupés. Je ne comprends toujours pas les raisons de l’arrivée de Manuel Valls, pas plus que le choix de le nommer si haut dans la hiérarchie, avec un ministère des Outre-Mers qui a de très gros défis devant lui. Loin d’attirer les bonnes grâces de la gauche, c’est au contraire un irritant majeur, un véritable chiffon rouge pour le PS. En tout cas, l’ouverture à gauche, c’est raté. C’est sans doute cela le principal souci. Bayrou n’a pas réussi à élargir le socle gouvernemental à l’Assemblée, et on peut craindre que les mêmes causes ne produisent les mêmes effets. Il évident que l’accord de non-censure, un temps envisagé avec le PS, est mort. Ce qui fait retomber le gouvernement sous la dépendance du RN, qui tient à nouveau les clés de la survie du gouvernement.

Ce changement de gouvernement n’a strictement rien réglé du problème rencontré par Michel Barnier. Et c’est bien le souci, car la répétition du même blocage ne peut qu’abîmer la démocratie représentative, et discréditer encore un peu plus la classe politique. Surtout si, en plus de la crise politique, s’ajoute une crise économique, et pire, une crise sociale.

43 réponses sur « Un pas si mauvais gouvernement Bayrou »

A titre personnel je regrette l’absence de François Fillon. C’est une faute politique.

Il ne me semble pas qu’être élu soit une condition nécessaire pour être ministre.
Un poste de ministre de la famille et des solidarités lui aurait parfaitement convenu.

Ne pas oublier le droit de grâce du Président de la République, qui peut devenir un devoir moral dans certaines situations. C’est d’ailleurs ce à quoi Emmanuel Macron pourrait recourir en cas de condamnation de Marine Le Pen à une peine d’inéligibilité.

Ce droit n’est plus utilisé depuis près de 10 ans. La dernière utilisation, par François Hollande, a fait polémique. Je pense que ce n’est politiquement plus possible de l’utiliser en France. Surtout pour gracier une personnalité politique condamnée pour des atteintes à la probité.

La Droite se meurt à ressasser ses vieilles lubies et d’être incapables de se renouveler. Regretter Fillon, c’est encourager un de ses symboles qui ont conduit la Droite dans le mur.

Joyeux Noël à tous.

Hé bien après lu les diverses réponses à mon commentaire initial j’en viens a regretter l’absence de nomination de Jean-Pierre Raffarin. Il n’y aurait pas eu d’ancien Premier ministre plus providentiel face à une pente devenue aussi forte.

En bonne logique, le PS ayant fait la preuve qu’il est désormais vassal de LFI, il faudrait essayer une ouverture plus directe à droite. Quitte à dépendre du RN pour survivre, quitte à mettre des gens qui pensent comme lui en poste, pourquoi ne pas travailler avec lui ? Après tout… Puis ça serait intéressant de mettre à l’épreuve du pouvoir un RN confortablement installé dans la critique perpétuelle.

Je crains que la seule.coalition possible c’est centre droit RN. En tout cas la gauche fait tout pour..

La gauche étant arrivée en tête des législatives, on en reparlera quand Macron aura nommé un premier ministre issu de ses rangs.

Le fait que la gauche soit arrivée en tête des législatives n’a aucune importance tant qu’elle n’a pas ee majorité. Elle n’en a pas. Macron nomme faute de mieux un PM issu du camp qui a le plus de députés. Ce n’est pas là non plus le cas de la gauche. Il faut arrêter de nous faire croire que la gauche a gagné les législatives. jusqu’à preuve du contraire le seul et unique gagnant c’est le RN

La gauche dit être arrivée en tête, et s’est montrée incapable de faire élire l’un des siens au perchoir, et de monter une coalition suffisamment nombreuse pour gouverner sans être censurée. Depuis 6 mois, la situation n’a pas changé, donc aucune raison de l’appeler à former le gouvernement.

Le perchoir a échappé à la gauche au dernier tour parce que LR avait déjà négocié avec la macronie contre quelques portefeuilles.

En effet M Carraway. Le centre a su negocier… ce que la gauche n’a pas su faire ou n’a pas voulu faire…

@ Ares : Le bloc central et LR n’ont jamais voulu négocier avec la gauche et ont préféré ne pas froisser, voire s’ouvrir à droite en piétinant le front républicain que les électeurs du second tour ont souhaité mettre en place. Pour négocier, il faut être deux, et le jeu dangereux de la macronie dans l’entre-deux-tours ne laissait aucun espoir de négociation.

Le premier à avoir fermé la porte est Mélenchon, et de toute manière, LR et la macronie n’auraient jamais accepté de s’allier avec lui. C’est le PS qui aurait été le pivot, et il a choisi de rester avec LFI. A partir de là, la messe est dite.

« rien que le programme, tout le programme  »
Toute négociation a d’emblée été exclue par l’extrême gauche et ses affidés.

Dernièrement la gauche a osé parler à Bayrou, sous les huées de leur « allié ». Ils sont vîtes rentrés dans le rang.

@ Gilles : Si on veut être un tant soit peu honnête et remettre la chronologie au centre, avant la sortie de Mélenchon il y a pendant l’entre-deux-tours l’application à géométrie plus que variable par la macronie du front républicain, voire carrément le ni-ni pour certains. En sachant pertinemment que le front républicain profiterait de toute façon au centre. A partir de là, quand vous méprisez tout un pan de l’électorat et que vous ne jouez pas le jeu du front républicain, ça paraît difficile d’espérer une coopération.

Vu comment le PS et LFI arrive à trouver des accords, après s’être violemment tapés sur la gueule avant, c’est qu’on peut y arriver s’il y a une volonté politique. Arrête donc de chercher des excuses à ce qui relève d’une absence de volonté politique. Le PS ne voulait (et ne veut toujours pas) dealer avec les macronistes et le bloc central, pour rester dans l’alliance avec LFI. C’est du cynisme carriériste, en vue des municipales, rien d’autre.

Je parle ici des citoyens et pas des partis : je pense que ce type de message « ça serait intéressant de mettre à l’épreuve du pouvoir un RN confortablement installé dans la critique perpétuelle. » est vraiment ce qui conforte les électeurs de centre-gauche contre les Macronistes et la droite : ils préfèrent l’extrême-droite a la gauche.

Vu de centre-gauche le message que l’on entend c’est : je préfère garder le pouvoir quitte a abimer la démocratie. Il y a une véritable impression de trahison.

Ce n’est pas préférer l’extrême droite à la gauche, c’est préférer l’extrême droite actuelle à l’extrême gauche actuelle, ouvertement antisémite, islamiste et antidémocratique.
Partant de là les cris dorfrai des modérés de gauche qui ont toujours été alliés avec « leur » extrême paraissent particulièrement hypocrites.

Vu les résultats des partis écologistes aux différentes élections, à priori, les français s’en contrefoutent… On peut mettre la colère des producteurs agricoles dans le même sac.

En même temps, vu la stupidité des idées des écolos politiques, entre autre en matière de lutte contre le réchauffement climatique (qui n’a jamais été une priorité réelle des écolos), il est sûrement mieux pour la planète qu’ils ne soient pas aux commandes!!

Pour la crise sociale, « pas de problème ». Avec Retailleau à l’Intérieur et Darmanin à l'(In)Justice la police va pouvoir mater la crise sociale sans problème avec les bonnes vieilles méthodes qui ont si bien marché sur les Algériens au début des années 60. Bon par contre côté « état de droit » ou va concurrencer encore un peu plus la Chine sur la question.

Votre commentaire est un insulte aux milliards de personnes qui vivent sous des vrais régimes autoritaires.

Parce que vous connaissez sur cette planete un regime qui soit 100% une pure et parfaite democratie ? D’a8lleurs c’est quoi un regime qui serait totalement democratique ?

@Ares Plus vous vous éloignez de la démocratie de base, plus il vous est facile de tomber dans la dictature ensuite.
Et ce n’est pas parce qu’ailleurs ils ne le font pas que ça nous dispense de le faire ou d’imaginer autre chose.

2e méthode pour tuer une démocratie : tout rejeter au motif que ce n’est pas parfait tout en définissant la perfection comme inatteignable.

Hum voilà qui fait avancer le débat. Mais quand lors d’une élection, et même de plusieurs, l’expression des citoyens n’est pas respectée, comme de ces dernières législatives ou les 2/3 des électeurs ont souhaité changer de politique et que les premiers ministres désignés sont issues des groupes défaits par l’élection et constituent des gouvernements qui vont grosso modo poursuivre la politique rejetée par le vote, comment nommer cette chose ?
Ce n’est certes pas anti démocratique, le peuple ayant pu s’exprimer, mais la pantalonnade à laquelle on assiste depuis laisse un goût amer chez beaucoup d’électeurs et il y a pas grand risque à prédire que la prochaine fois qu’on lui demandera son avis le peuple ne tranche plus durement encore menant l’extrême droite directement au sommet du pouvoir.
Ainsi alors que le président avait le grand dessein de réduire les extrêmes sa pratique du pouvoir, ses choix des hommes, son comportement hautain, tout ce qu’il est n’ont fait que favoriser ceux qu’il voulait exclure du champ républicain.
Il n’y a même pas pour eux eu besoin d’agir ou de parler beaucoup, il suffisait de laisser faire l’incompétent et ses acolytes.

Vous faites une erreur d’analyse. S’il y a bien eu rejet de la Macronie par deux tiers des électeurs, cela ne veut pas dire qu’il y ait eu accord de ces mêmes deux tiers, sur une même politique alternative. Or, votre raisonnement semble dire que puisque la Macronie a été battue, cela veut dire qu’un autre camp a gagné. Ce qui est faux, personne n’a gagné.

Allons donc, j’ai bien conscience de l’impasse. Il n’en reste pas moins qu’on continue la même politique de rabotage budgétaire qui ne produit pas les économies escomptées et détruit les services publics avec le même personnel exaspérant, en espérant que « ça passera » peut-être avec un article 49 al. 3 suivie d’une censure qui n’emporterait pas le gouvernement.
C’est vraiment très enthousiasmant et surtout si en plus on fait mine de ne pas s’interroger sur les suites électorales qui risquent fort de déconcerter certains.

Oui, on est dans une impasse, avec une classe politique, tous bords confondus, qui n’est pas à la hauteur et n’offre aucune perspective. Un retour aux urnes ne fera rien changer, faute d’offre politique.

M. VALLS n’a t-il pas été mis là pour contrer M. DARMANIN et surtout M. RETAILLEAU ? Sauf erreur, ses opinions (sur la question de Mayotte ou de la NC) sont à cet égard aux antipodes de celles de l’ex sénateur. Qt à M. DARMANIN, le mettre à la Justice n’est-il pas un bon moyen de l’obliger à défendre (in fine) les magistrats ? Vu que son homologue va taper comme 1 malade sur la Justice « laxiste » (ou trop sévère si vise les politiques) ?

Que ce gouvernement vous satisfasse plus ou moins n’est pas étonnant car situé bien à droite, qu’il ne « soit pas si mauvais » me surprend davantage.
Car ce sont, pour la plupart, les mêmes qui nous ont conduit dans l’impasse disons générale consistant à appliquer une politique d’offre que les électeurs rejettent désormais majoritairement, sauf quelques nouvelles têtes comme Marie Barsacq, venue du Comité d’organisation des JO et qui veut appliquer les mêmes méthodes au ministère des sports. On reste dubitatif, car les communes ont annoncé devoir sabrer fort dans les subventions aux associations sportives. On voit déjà venir les désordres causés par les « éléments de langage ».
Quant à l’arrivée de Manuel Valls, on se demande combien de courbettes il a du effectuer et auprès de qui pour obtenir ce poste.

Je vois plus un ancien Premier Ministre qui doit s’occuper de la Nouvelle Calédonie, dans la suite des accords de 1988/1998. L’ouverture « à la gauche » c’est en plus.

Officiellement moins d’impôt, réduire drastiquement les dépenses tout en en annonçant de nouvelles comme G. Darmanin qui a peine installé réclame plus de moyens. Curieusement il faisait déjà la même chose au ministère de l’intérieur. Après avoir été le ministre des syndicats de policiers, il s’apprête à devenir le ministre des syndicats de magistrats et de gardiens de prison.
Bref faire comme avant, mieux qu’avant. C’est à dire à peu près rien sinon censure.
On attend.

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