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Un simple ajustement gouvernemental

Emmanuel Macron vient procéder à un micro-changement dans son gouvernement. Difficile d’appeler cela un remaniement : pas de message politique indiquant un changement de cap, des remplacements « poste pour poste » sans redécoupage des périmètres, départs des ministres les plus faibles, arrivée de gens du sérail. Cela donne l’impression qu’Emmanuel Macron a juste envoyé sa voiture au garage pour la révision annuelle, avec le changement de quelques pièces fragiles dans le moteur. Mais pas plus. Ce gouvernement reste une voiture d’occasion rafistolée. Pas plus.

Politiquement, c’est dévastateur, car cela traduit ostensiblement un rabougrissement supplémentaire du périmètre du gouvernement et de la majorité. Aucun nouvel entrant « prise de guerre », des membres de la société civile qui sortent, remplacés par des très proches ou des élus fidèles, une communication pathétique. Le sentiment de « citadelle assiégée » se renforce, et c’est dramatique.

Sans boussole politique, sans récit donnant du sens, sans alliés, ce gouvernement est en train d’achever de s’enfermer dans sa tour d’ivoire, et de s’anémier. Alors que Macron nous a promis un bilan après 100 jours de relance, on se rend compte qu’il n’est pas capable de donner autre chose que du « business as usual » en moins bien, alors même que ce qui existait n’était déjà pas terrible.

Encore un ou deux épisodes comme celui-ci, et même au coeur de la macronie, on va commencer à se poser des questions, et à se dire que la salut peut se trouver ailleurs.

Emmanuel Macron a encore une cartouche, celle du prochain remaniement (le vrai) pour prouver qu’il n’est pas hors jeu. S’il rate cet épisode, ce sera le début de la fin au sein même de sa majorité. Si le doute s’installe que le chef est déconnecté du terrain, et n’est plus en capacité de mener à la victoire en cas de nouvelle échéance électorale, ce sera l’hallalli.

Personnellement, je doute de plus en plus sérieusement qu’il soit capable de se renouveler et donc de se relancer son deuxième quinquennat. Même si le moteur de la voiture a été révisée, le réservoir politique est quasiment vide.

7 réponses sur « Un simple ajustement gouvernemental »

A long terme, LR et LREM sont condamnés à s’entendre, au moins sur des accords de désistement comme à la grande époque RPR-UDF et PS-PCF. Mais je ne suis pas sûr que Macron pourra le faire. Il a cru pouvoir continuer le dépassement du clivage gauche droite après sa réélection, alors que ce dépassement ne lui survivra pas (pas plus que le gaullisme de gauche à son époque) – et est donc en sursis depuis sa réélection. Le charme du dépassement a opéré pendant le 1er mandat (comme pour de Gaulle) mais maintenant tout le monde attend la fin du règne, dans 4 ans ou peut être avant.

https://www.telos-eu.com/fr/brutalisation-du-parlement-la-malediction-des-pres.html

il ne peut plus dépasser le clivage gauche droite vu que la gauche n’existe plus. la droite est très faiblarde. Il n’y a plus rien à dépasser Aujourd’hui on a le choix entre LREM, à droite un parti de fachos et des alliées condescendants, à la gauche des petites bonhommes qui rêvent d’une France marxiste ou d’une dictature verte où il sera quasi impossible de faire quoique ce soit au nom de la lutte contre un réchauffement climatique…

La question est de savoir si LREM survivra à Macron…
Un président à bout de souffle au deuxième mandat, c’est assez fréquent, mais à ce stade un futur chef doit se dessiner.
A part Édouard Philippe…

La question est de savoir si la Veme survivra à Macron… Au fond, le rêve des centristes c’est une cohabitation Philippe Cazeneuve… mais delà à avoir un engouement populaire. Et dans les oppositions, LR est sous oxygène, le FN ne veut pas vraiment du pouvoir, la LFI n’est pas crédible, le PS est zombifié… Fermez le ban !

Le FN de JMLP ne voulait pas du pouvoir, mais le RN de Marine et de Bardella le veut – et a des chances d’y arriver (sans y être vraiment préparé). Cela dit, je suis d’accord avec vous que la 5e est probablement en fin de course. C’est d’ailleurs le seul point sur lequel je suis d’accord avec JLM…

Eh bien pas moi!
On ne change pas de République comme de chemise ou d’articles de la Constitution française (combien de modifications cosmétiques de la Constitution en 20 ans ? Dernière en date, l’avortement menacé par absolument personne, ce que je déplore)
Changement de République = les institutions ne marchent pas. 1ère et 2ème ok, il y a un changement de type de régime.
3ème après Vichy, normal.
4ème en effet ça paralysait l’action politique même si ça s’est pas trop senti avec les 30 glorieuses.
Mais la 5ème marche très bien !

Le problème ce n’est pas les institutions mais la qualité des personnes à leur tête, et la faiblesse du politique par rapport à la haute administration !
C’est pas un mécano institutionnel mâtiné d’esbrouffe électoraliste qui va changer ça !

Pourquoi changer de constitution ? Nos voisins anglais et nos amis américains la changent pourtant si souvent… Plus que la constitution, ce sont les pratiques et les hommes.. 8 Présidents différents, 8 pratiques différentes. De ce fait je trouve cette constitution très bien. Ce n’est pas parce qu’on n’est pas d’accord avec la politique d’un Macron que le système est mauvais. Imaginons que l’on change la constitution est changée et que macron est élu… je doute que cela changera ses idées, son programme et son application

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