Aujourd’hui, 10 septembre, deux évènements marquants sont à retenir. Le premier est l’escalade du conflit en Europe de l’Est, avec une violation, volontaire et assumée, de l’espace aérien polonais par des drones russes. Le second est la déroulement en France, d’une répétition générale d’émeutes urbaines menée par l’Ultra-gauche.
Le danger pour notre démocratie libérale se rapproche encore un peu plus, à la fois depuis l’extérieur et l’intérieur. Comme par hasard, le même jour, nous avons une passation de pouvoir à Matignon, avec le quatrième Premier ministre en moins de 18 mois, symbole de l’impuissance politique française.
Ce n’est qu’avec le recul que l’on peut fixer, rétrospectivement, le moment clé, celui où l’histoire bascule. C’est souvent un continuum. La seconde guerre mondiale a été précédée d’avertissements : la remilitarisation de la Ruhr, l’Anschluss, le démantèlement de la Tchécoslovaquie acté par les « accords de Munich ». A chaque fois, les nazis ont testé, à chaque fois, on a laissé faire et ils sont allés plus loin. Même après l’attaque de la Pologne, et la déclaration de guerre, l’armée française est restée l’arme au pied, sans prendre l’offensive.
J’ai peur que nous soyons en train de suivre le même chemin, en particulier en France. D’autres pays européens semblent beaucoup plus lucides et se préparent à la guerre. Cela veut dire se réarmer, mais également préparer la population civile à tenir le choc, à rester unis et soudés, et à subir des dommages matériels. Il suffit de regarder ce qui se passe en Ukraine, cela se déroule sous nos yeux. Nous ne sommes absolument pas prêts, en France, à subir cela, et nous semblons même pas conscients que cela peut potentiellement nous arriver d’ici quelques années, voire avant.
L’urgence politique n’est plus nationale, à se regarder le nombril, en crachant sur les ultra-riches, en ressassant nos rancoeurs et en pleurnichant sur les risques de baisse de notre train de vie, depuis longtemps sous perfusion d’argent public. Tout cela pourrait devenir anecdotique et accessoire, et rappelle un peu les byzantins, qui débattaient du sexe des anges, alors que les turcs étaient aux portes de Constantinople.
Il est nécessaire qu’il y ait une prise de conscience et un sursaut national, pour prendre la mesure du danger qui guette le pays. Je ne le vois pas trop venir, même si, de plus en plus, je sens monter cette préoccupation autour de moi. La priorité politique doit être la défense de l’Europe, d’autant plus qu’elle ne peut plus compter sur le parapluie militaire américain pendant au moins encore trois ans.
J’espère que le nouveau Premier ministre, parfaitement au courant de cet enjeu, vu ses anciennes fonctions, saura faire le nécessaire pour amener ce sujet au cœur du débat politique français.