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Quitter Paris ?

Cela fait pas loin de 20 ans que je suis parisien, et pour la première fois, j’en viens à me demander s’il ne faudrait pas envisager de quitter Paris, tellement la vie quotidienne va en se dégradant. Je fais le constat très personnel (donc hautement subjectif) que ma qualité de vie est en baisse, et que cela ne va pas aller en s’arrangeant. Plusieurs sujets sont source d’inquiétude.

Le premier est la question de l’approvisionnement. C’est moi qui fait les courses du foyer, et comme beaucoup, j’ai subi une inflation, dont le ressenti va au delà des chiffres « officiels ». Faire les courses à Paris coûte cher, plus qu’en province. A coté de cet aspect prix, je constate aussi une dégradation et une uniformisation du choix offert par les enseignes de la grande distribution dans mon environnement proche. Quelque soit l’enseigne, le choix de produits est de plus en plus restreint, avec une progression des marques distributeurs, et ce sont exactement les mêmes produits que je retrouve partout. Le supermarché de province, proche de ma maison de campagne, est bien mieux achalandé que n’importe quelle supérette parisienne.

Le deuxième sujet, c’est le transport. Les transports en commun, le métro notamment, a connu une baisse de qualité, et une hausse de tarif. Je le prend de moins en moins, effectuant beaucoup de trajets à pied. Vu la hausse des tarifs, quand on sort peu de Paris, prendre un abonnement mensuel n’est plus du tout rentable. Je fonctionne par tickets, et je suis donc attentif à l’utilité d’un déplacement, question qu’on ne se pose pas quand on a une carte mensuelle. C’est quand même un peu étrange d’en arriver là, car quand je suis arrivé à Paris, la carte orange était autour de 40 euros, et la prendre était rentable, sans avoir à se poser la question.

L’autre point noir des transports, c’est le quasi bannissement de la voiture à Paris. Je soutiens complètement la politique visant à revoir l’allocation de la chaussée, en réduisant la place de la voiture, et en augmentant celle des vélos et des piétons (et accessoirement des bus). Même si je ne suis pas cycliste et que je n’entends pas le devenir, c’est un mode de déplacement qui a pleinement sa place et son utilité à Paris. Si Anne Hidalgo en était resté à cela, rien à dire. Malheureusement, depuis maintenant deux à trois ans, le plan de circulation de Paris est devenu ubuesque, avec des sens interdits partout, des voies uniquement réservées aux bus, alors qu’avant, les voitures y passaient aussi sans que cela ne provoque d’encombrements. Aujourd’hui, cela devient vraiment difficile de circuler à Paris en voiture, avec de moins en moins d’itinéraires possibles et des trajets inutilement tarabiscotés. C’est problématique, car même si je prend peu la voiture, quand je le fais, c’est que c’est le seul moyen de transport possible pour le trajet (aller à la campagne notamment). Quand j’entends que les arrondissements centraux vont devenir quasiment inaccessibles en voiture, et qu’il est envisagé de passer le périphérique à 50km/h, j’ai vraiment peur. Cela va devenir infernal de vouloir entrer et sortir de Paris, au point d’être un frein à l’activité économique.

Le troisième point est le mouvement de piétonisation de rues « secondaires ». C’est ce qui est arrivé à ma rue, qui est devenue une sorte de square, donc bruyant. Les propriétaires de chiens ont pris l’habitude d’y venir promener leurs bestioles, vers 18h30, afin qu’ils puissent « socialiser » avec leurs congénères. Concert d’aboiements tous les soirs. Autant dire que je regrette les voitures, qui faisaient moins de bruit.

Tous ces éléments accumulés me rendent la vie parisienne bien moins agréable. C’est peut-être aussi parce que je vieillis. De toute manière, tant que je suis dans la vie professionnelle, l’organisation politico-administrative de la France m’impose d’être à Paris. Mais j’y trouve de moins en moins d’intérêt, de plaisir, et donc d’attachement à Paris. Au point d’en arriver à penser en partir.

Je serais élu d’une ville dont une partie de la population n’est là que par obligation, et souhaite en partir, je me poserais des questions.

25 réponses sur « Quitter Paris ? »

Je vois surtout une ville administrée à coups de slogans plutôt que d’une vision qui parte de la réalité.

Ce qui est également très frappant, c’est l’incapacité de l’agglomération parisienne à exister comme l’échelle de résolution des problèmes. Une difficulté à laquelle l’échelon politique municipale contribue beaucoup.

Bonjour. Malheureusement, la province est touchée par le même mal. A Grenoble, la municipalité à lancé une opération « Place aux enfants » consistant à piétonniser des rues devant certaines écoles. Bizarrement, les rues en question ne sont pas celles pour lesquels il y a un vrai danger pour les enfants, mais celles qui perturbent le plus le trafic et surtout le parking des voitures. De plus, les parkings pratiques, et gratuits, qui permettent d’abandonner sa voiture durant plusieurs heures, et de tout faire à pieds, ou en transports en commun, disparaissent les uns après les autres. Donc maintenant il devient très compliqué quand on est un « migrant » (c’est à dire de l’extérieur de Grenoble), de venir profiter de l’offre culturelle nocturne de Grenoble.

De plus, le prix de l’immobilier fait que les petits commerces disparaissent les uns après les autres, au profit des magasins des grandes chaines. Ce qui signifie « uniformisation des produits proposés », et « optimisation fiscale à tout va » (nous avons vu arriver un Starbuck en centre ville).

Quand aux transports en commun, c’est le même constat. Le ticket devient de plus en plus cher. De plus, les tickets magnétiques ont été remplacé par des tickets QR-Code que personne n’arrive à utiliser. Parce que le Polytechnicien qui a imposé ce changement « au nom du modernisme » a privilégié le design des composteurs à leur praticité. Qu’aucun mode d’emploi n’était prévu à la base. Et que devant les ratés systématiques, il a fallu en mettre. Mais qu’il faut savoir où le trouver (quand il est présent). Il est vrai qu’ils essaient par tous les moyens d’imposer la carte électronique. Au point de l’intégrer dans un « package » avec 10 trajets, bien souvent sans même prévenir l’usager qu’il l’achète (elle lui coute 5 euros) en plus des voyages. Et sans lui dire qu’il peut se la faire rembourser.

Eh bien moi je passe le cap cet été, après 22 ans passés à Paris et en banlieue : je pars à Orléans.

Mon constat est un peu plus tranché : je pense que Paris et la banlieue sont saturés démographiquement, à un degré tel que les infrastructures ou services (transports publics, propreté, espaces verts…) ne peuvent tout simplement plus suivre.

Plus globalement, je pense que ce modèle qui consiste à concentrer l’activité touristique, culturelle, administrative, économique et universitaire dans un confetti territorial hors de prix, puis à construire de coûteuses voies de communications en étoile pour y déverser quotidiennement les travailleurs dans des conditions dégoûtantes et perpétuellement au bord de la rupture est d’une stupidité sans nom.

Quand on laisse les collectivités riches attirer toujours plus, sans pensée globale et sans politique d’aménagement du territoire, ça ne donne rien de bon.

Il faudrait dépeupler Paris et la région parisienne, par exemple en taxant à mort les entreprises qui s’y implantent, alors que leurs salariés n’ont pas les moyens d’habiter à proximité.

Donc mon conseil : fuyez!

Mieux : fermer intégralement le périphérique et le réaménager + redécoupage administratif forcé avec suppression de toutes les communes de la petite et moyenne couronne pour en faire de nouveaux arrondissements parisiens (avec les redécoupages départementaux afférents). Et puisqu’on aura déjà fermé les yeux sur le respect absolu de l’Etat de droit on en profitera pour lancer un plan de préemption des logements vides ou sous-occupés avec une taxation annuelle de ~25% du prix du bien.

Le fait que Paris soit 12 fois moins étendu que Rome mais 10 fois plus densément peuplé, est une aberration absolue.

Encore plus parlant : en termes de superficie des capitales du monde, Paris se situe au 40e rang, entre Naypydaw la nouvelle capitale du Myanmar et… Kaboul.

Et si l’on resserre la focale à l’Europe… entre Ankara et Kiev. A ce niveau c’est plus un problème, c’est une maladie orpheline.

J’ai quitté Paris à l’âge de tout juste 40 ans et l’arrivée d’un enfant, pour la province.
Même constat que vous, et amusé de voir que vous mettez tout en haut de la liste la même chose que moi: la bouffe. A Paris, c’était cher, pas varié, souvent pas bon. Dans ma grande ville de province, j’ai retrouvé le plaisir de déambuler dans un Carrefour ou un Auchan, avec tant de produits frais, bons, pas chers. Rien que cela change la vie.
Comme vous, en 2 les transports: nous sommes revenus à Paris pour une semaine de vacances l’an dernier, avec des jeunes enfants. C’est un enfer: travaux, itinéraires de bus détournés, pas d’informations, embouteillages partout, une ville en chantier permanent, toujours aussi sale et dont la voirie est de plus en plus dégradée.
En 3 le logement: non seulement c’est cher mais en plus le bâti est de mauvaise qualité, mal insonorisé, vieillissant. Dans ma province, je me fais l’effet d’être un riche américain avec ma maison bien chaude l’hiver et fraîche l’été, la domestique, l’espace et le silence.
Je suis fonctionnaire, je dois (un peu) bouger de temps en temps, Paris c’est définitivement niet. A l’extrême limite s’il fallait, un poste du côté de Versailles avec une maison dans une petite commune verte du 78, mais c’est tout.

Paris est une ville presque utopique pour certains, et c’est mon cas. C’est une question de choix et de modes de vie ! Je ne vais essayer de vous convaincre, mais j’ai envie de réagir en contrepoint de votre billet et des commentaires pour l’instant, pour vous partager ce que j’apprécie dans cette ville où j’ai grandi.

En ce qui concerne le commerce…

Pour ce qui est frais, j’ai accès à trois marchés à moins de 10 minutes à pied, l’un est juste en bas de chez moi et est ouvert la plupart des jours de la semaine. Je connais les vendeurs et vice-versa. Jamais je ne troquerais ce luxe contre la routine hebdomadaire d’un hypermarché anonyme, accessible uniquement en voiture, avec son parking à perte de vue… Pour l’épicerie et les produits d’entretien, je ne vais presque jamais au supermarché local mais j’opte pour le drive (achat en ligne et collecte sans faire la queue). Non seulement je gagne du temps, mais j’ai par la même occasion le tarif des hypermarchés.

En ce qui concerne le transport…

C’est clivant, mais la voiture personnelle DOIT être bannie de Paris, les enjeux sont trop importants. En terme de santé, la densité de population est trop grande pour se permettre la pollution associée, sans compter les accidents. J’ai l’impression qu’on ira de toutes façons vers la suppression de ce mode de transport, bon gré mal gré, pour des raisons d’écologie… Alors autant habiter dans un endroit qui possède par ailleurs une bonne infrastructure de transports publics. Mais si le changement des usages semble obligatoire, il ne peut pas se faire avec de simples incitations. La logique d’efficacité dicte de rendre l’expérience de la voiture tellement execrable que les parisiens finissent par revendre leur voiture. Dans cette optique, la maire de Paris est pragmatique, et elle fait le nécessaire quitte à perdre en popularité. C’est ce courage que j’attends d’une personnalité politique. Par ailleurs, étant cycliste, depuis quelques années je peux enfin me rendre sereinement au travail en faisant du sport, sans polluer, sans craindre de me faire écraser par un camion ou dégommer par une portière, et c’est ici encore un luxe que j’aurai du mal à retrouver ailleurs.

Tout n’est pas rose non plus, et les problèmes du prix de l’immobilier, du vieillissement de la population, et du surtourisme sont délicats à réguler, car ils relèvent en grande partie de choix individuels. La faiblesse des bassins d’emplois en périphérie est cruelle, c’est sûr, et elle est en grande partie responsable de la saturation des transports publics. À ce sujet, j’imagine qu’on jugera sur pièce, d’ici 5-10 ans, des investissements actuels dans le Grand Paris.

En tous cas, les défis que je vois pour le futur ne sont pas les irritants que vous décrivez…

Je ne vous suis pas sur le bannissement de la voiture personnelle. Que certains s’en passent, j’en suis ravi pour eux. Pour d’autres, franchement c’est plus pratique. Authueil mentionne les vacances. Oui avoir une voiture est bien pratique pour partir en famille, emporter toutes les affaires que l’on souhaite et circuler une fois sur place (parce que les transports en commun sont parfois juste inexistant en province).
Et puis ponctuellement c’est aussi pratique sur Paris. Concrètement samedi dernier je suis allé dans un quartier loin de chez moi pour acheter deux sacs de 10kg chacun plus deux autres moins lourds mais aussi encombrants, le tout acheté dans 2 magasins proches mais distincts, mais cela aurait dû être trois. Je ne vois pas comment j’aurais fait sans voiture. La seule solution serait la location ponctuelle. Franchement je n’ai pas envie d’un abonnement de plus.

Bref… j’apprécie beaucoup Paris, mais la tentation de la province est forte.

Vos sacs de 10kg étaient du ciment de chez Leroy Merlin, de la terre de chez Truffaut ? Pas de soucis, les livraisons en vélo cargo sont partout.

Pareil pour les vacances, louer une voiture à la semaine et depuis une gare de province est simplissime. Finie la vérification de la pression des pneus ou de la batterie avant le départ… Finis les bouchons au départ de la ville, qu’on évitait en partant à 6h du matin (oh joie).

Profitez donc de ce dividende incroyable réservé aux parisiens 🙂

Tous les magasins ne proposent pas de livraison.
Et vous oubliez les autres sacs.
Une voiture sur le lieu d’arrivée ne me permet pas d’emporter tout ce que je veux.
Et je passe sur votre vision caricaturale de la voiture.

Bref, trouvez de meilleurs arguments parce que la vie que vous présentez, bizarrement, ne fait pas rêver.

À l’extérieur de paris il y a aussi des marchés, souvent meilleurs et à moitié prix.
Par contre je ne comprend pas comment vous ferez pour votre drive sans voiture.
Sachant qu’en parallèle la mairie fait tout pour ruiner les transports publics par route…

Ce que j’appelle « drive » c’est plutôt du « click-and-collect ». Rien à voir avec la voiture en fait, il s’agit de petits entrepots disséminés dans les arrondissements où on vous remet vos courses achetées en ligne, sur présentation d’un QR code…

Je pense que vous n’êtes ni senior, ni personne à mobilité réduite, et que vous n’avez pas d’enfant. Je suis moi aussi dans ce cas là, donc oui Paris est relativement optimisé pour notre mode de vie de CSP+ dans la force de l’âge.

Mais cette ville est profondément validiste. Non seulement la mairie veut tuer la voiture (avec une fixette très exagérée sur la pollution de l’air – que les voitures électriques transformeront en non sujet). Mais comme elle le fait à coups de travaux incessants et non coordonnés, de façon assumée, elle est en train de réussir à tuer aussi le bus, qui est le seul transport en commun accessible avec une poussette, une canne, un fauteuil roulant… elle n’est pas responsable du métro, mais quand le métro est aussi peu adapté à ces situations on évite de saboter l’alternative des bus. Et non, personne de vaguement censé ne laissera son gamin faire du vélo dans les rues de Paris : les velotaffeurs sous testostérone sont plus dangereux et énervés que les voitures.

Moi aussi je fais mes petites courses à pied trois fois par semaine, le soir ou en télétravail, mais je n’ai pas 3 enfants à nourrir et à garder. J’accepte de payer trop cher à la supérette de centre ville parce qu’il faudrait aller plus loin pour un vrai supermarché abordable. Le click and collect étant encore très loin des prix en hyper. Anne Hidalgo n’a pas inventé la gentrification à Paris. Mais elle l’a exacerbé, essaie de rendre la vie impossible aux banlieusards parce qu’ils ne votent pas pour elle, et pousse les familles à l’exil (si les prix immo ne suffisaient déjà pas)

Au fond, Paris est devenu un Poudlard dystopique. La ville du quart d’heure ne vaut que pour les cadres et les heureux détenteurs d’un HLM dans un immeuble bourgeois. Mais comme à Poudlard, il y a des elfes de maison qu’on invisibilise : les banlieusards, les familles, les cols bleus qui ne font pas de télétravail… la carte électorale a recréé un suffrage censitaire où quelques privilégiés décident si les banlieusards et provinciaux ont le droit d’entrer dans la ville, ou non.

Râté, j’ai un enfant, j’arrive à le nourrir et l’habiller, et le pire du pire : je l’emmène sur mon vélo !

Je suis d’accord sur la grande ségrégation Paris / banlieue. Elle est causée par « le marché » qui a créé une bulle immobilière débile, sur fond d’attractivité réelle de la ville due à sa vie culturelle fantastique et son flot de touristes. C’est la rançon de la gloire, et oui, cette rançon est payée par la périphérie. Je suis d’accord qu’il s’agit du problème actuel de la région parisienne. Ça, la pollution, le déreglement climatique et ses conséquences sur nos modes de vie. Bien plus que les prix élevés à la supérette qui reste par ailleurs ouverte dans la nuit, ni les rues à sens unique.

Bref, je ne suis pas venu en croisade pour convaincre ni l’auteur du billet, ni les autres lecteurs, mais pour offrir un ressenti différent…

J’ai une question toutefois pour tous les parisiens malheureux qui discutent ici : quelle mobilité géographique vous conviendrait ? Une grosse ou moyenne ville, le petit bled d’où pourrait venir votre famille, autre chose ? Envisagez-vous de revenir régulièrement pour profiter des activités culturelles de la capitale ?

Quand on a un boulot et une famille, on n’a pas nécessairement trop le temps pour les activités culturelles de la capitale (qui en plus, coutent fort cher). La Province est loin d’être un désert culturel, et est bien couverte par internet.
J’entends votre ressenti, Jean. Mais je pense que vous êtes un privilégié, car votre mode de vie doit demander des revenus assez conséquents (achats de produits frais dans des commerces spécialisés et marchés, vie culturelle parisienne…) et un choix de ne pas trop sortir de Paris (autrement, il vous faudrait une voiture).
Le problème est l’accumulation de toutes ses contraintes, avec une quasi obligation professionnelle de rester parisien, ou en capacité de revenir régulièrement à Paris, car dans beaucoup de secteurs, les « top jobs » ne sont pas en province, mais à Paris (et centre d’affaires proches). Ce que je reproche à l’actuelle municipalité est ne prendre en compte que quelques privilégiés (comme vous) et de ne pas écouter les autres, ne serait-ce que pour ne pas aggraver inutilement les contraintes qui pèsent sur eux. Je suis aussi très conscient qu’une partie importante des solutions ne sont pas à leur portée. Mais ils pourraient au moins essayer, et faire preuve d’un peu d’empathie pour les non-bobos 🙂

Il y a le problème de la voiture à Paris, mais surtout le problème de la voiture INDIVIDUELLE à Paris, comme ailleurs soit dit en passant.

Dans une ville qui manque cruellement de foncier et dont la densité est folle, libérer la voirie de l’emprise de véhicules individuels qui restent immobilisés 98% du temps, c’est juste du bon sens. Et tant pis pour les sacs de plâtre Leroy-Merlin ou les courses du mois pour 4 personnes, la balance coût public-bénéfice individuel est trop déséquilibrée.

Mais pour ça il faut des alternatives crédibles, les transports en commun n’en sont pas vraiment une à 100%. La mairie de Paris a tenté l’autopartage, mais Bolloré a échoué. Restent que les exemples d’autopartage réussi (et rentable) existent, aux Pays-Bas, en Suisse, etc.

@Nick
Pretendre que la suppression d ela voiture individuelle permettra de récupérer la route pour en faire autre chose est un mensonge, à moins de dire explicitement que les bus seront supprimés et que l’approvisionnement se fera par des moyens qu’il reste encore à inventer.
Et que l’on ne nous parle pas de parcs, ceux existants sont saccagés et/ou bétonnés.

Vous parlez d’un enfant. Essayez avec 3. Bien sûr des solutions existent, mais elles sont compliquées et chères, et ne remplacent la voiture que sur un usage précis. Décider que, parce que certains modes de vie permettent de vivre sans voiture, ce seront les seuls autorisés exclue de fait .
Enfin, « rendre l’expérience de la voiture tellement execrable » est très hypocrite : cela consiste à accentuer délibérément les nuisances de la voiture que l’on prétend combattre (pollution, bruit, occupation de l’espace. C’est à mes yeux le principal reproche envers la municipalité actuelle : « rendre l’expérience de la voiture execrable » est devenu un but en soi, peu importe désormais si atteindre ce but a aussi des conséquences négatives pour les vélos, les piétons, les bus, …

@Gilles Il n’y a pas que la route, il y a aussi les emplacements de stationnement sur la voirie et les parkings. D’un point de vue purement théorique, cela se tient de chercher à trouver l’optimum entre la fluidité/simplicité des déplacements et la réduction de l’emprise en termes d’espace occupé et de nuisances que chaque moyen de transport génère.

Une seule voiture individuelle, c’est environ 7m2 immobilisés 23/24h, et autant de surface qui déplace 1 personne le moment venu. Dans le contexte particulier de Paris qui a encore beaucoup de rues étroites malgré Haussmann, on a le droit de juger ça un peu abusé et de se pencher sur le sujet.

Je ne dis pas que la mairie de Paris s’y soit toujours bien prise, bien au contraire, mais j’ai du mal avec le totem de la voiture individuelle à Paris qui, à quelques rares exceptions près, aura souvent une alternative possible, que ce soit pour les déplacements courts ou longs, individuels, à des jours/horaires particuliers, avec un chargement, en famille, en urgence, etc.

L’emprise occupée par les voitures en stationnement, c’est un autre sujet. Il existe des parkings souterrains, où il y a de la place. Certes, cela demande de payer, mais je ne suis pas nécessairement contre un renchérissement du coût de la possession d’une voiture à Paris.

Je suppose que vous avez les moyens d’habiter à Paris intra-muros et non en banlieue!

Tant mieux pour vous, mais c’est pas le cas de tout le monde…

@Authueil : Mais moins de voitures individuelles qui immobilisent de l’espace, c’est moins de besoins en parkings, donc du foncier libéré pour d’autres projets, comme de l’habitation. Et on en revient à un avantage potentiellement plus important pour le bien-être commun des Parisiens.

L’avantage de la voiture individuelle, c’est sa dispo immédiate et sa souplesse d’utilisation, il doit bien y avoir des start-uppers de génie pour trouver comment optimiser la multimodalité à Paris et contenter tout le monde. 😁

Les espaces de stockage de véhicules individuels existent, et je serais assez favorable à une politique tarifaire qui incite à les utiliser, plutôt qu’à laisser sa voiture sur la chaussée, le long des trottoirs. Cela ne libérera pas du foncier mais désengorgera la chaussée, ce qui est une bonne chose. Pour ce qui est de l’usage de la voiture, dans Paris, pour beaucoup ça se limite à un usage « pour sortir de Paris » ou pour du transport d’objet excédant ce qu’il est possible de faire en prenant les transports en commun. C’est finalement assez marginal, car très ponctuel.
Le souci de la voiture, c’est les banlieusards pour qui c’est encore le seul moyen praticable de venir à Paris, faute de transports en commun décents et fiables.

Et il ne faut pas oublier que la politique anti-voiture de la mairie de Paris a des conséquences aussi sur les moyens partagés comme les taxi ou Uber.
Pour beaucoup de banlieusards (même en petite couronne), repartir de Paris le soir est compliqué passé 22h: RER toutes les 30 ou 45min, voire supprimés pour travaux, et la circulation compliquée n’arrange pas.
Quand aux personnes ayant du mal à se déplacer ou avec des poussettes, c’est infernal. J’ai donné (pour des raisons heureusement temporaires), mais le métro/RER sont inaccessibles aux personnes ayant du mal à marcher (et je ne parle pas des personnes en fauteuil!!), les bus sont saturés aux heures de pointes (entrer avec un fauteuil ou une poussette, c’est mission quasi impossible), et en voiture, ce n’est pas mieux: pas de places en surface, et beaucoup de parkings souterrains ne sont en pratique pas accessibles aux personnes en fauteuil….

En fait, la « Ville du quart d’heure », c’est pour les personnes en bonne santé et chacun reste dans « son » quart d’heure, et pas question de laisser les pouilleux de la banlieue venir

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