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Cela ne restera que des émeutes

La France connait, depuis quelques jours, des émeutes dans de nombreuses villes, avec des dégâts spectaculaires. Un épisode qui sera vite oublié, et dont on ne tirera malheureusement pas les moindres enseignements, car il ne s’agit que d’une flambée de colère, non structurée, sans revendications ni leaders.

On est devant un exemple très classique, d’une explosion sociale venue d’une population très identifiée, les jeunes des quartiers de banlieue. Ils expriment, de manière violente, leur colère face à un fait divers, le meurtre d’un jeune de banlieue par un policier, qui est emblématique de ce qu’ils vivent, et estiment injuste. Sur le fond, ils n’ont pas tort, le sort réservé aux banlieues et à leurs populations ne font pas honneur à la République, et l’actuel chef de l’Etat semble s’en désintéresser complètement (pour rester poli).

Devant de tels ghettos, cumulant tous les handicaps, il est compréhensible (mais regrettable également) que des jeunes, constatant le décalage entre la promesse républicaine, et leur vécu, expriment leur désarroi en attaquant les symboles et lieux du pouvoir qui sont à leur portée. Ils le font d’une manière désordonnée et violente, avec au passage des pillages de commerces très opportunistes. Cela leur assure une forte visibilité médiatique, mais tel un feu de paille, il va s’éteindre vite, car ils ne sont absolument pas structurés pour entrer en négociation avec le pouvoir politique. Ils n’obtiendront donc rien et tout continuera comme avant. Et c’est là que le bât blesse, car on perd une occasion de faire un bilan de ce qui ne va pas, et d’entendre ce qui est un cri de détresse d’une partie de la population.

C’est dans ce moment là qu’on voit à quel point la classe politique est devenue minable. Le pouvoir en place ne cherche qu’à minimiser les faits, et faire cesser les émeutes, alternant la compassion pour les élus locaux, et le bâton, pour les émeutiers. L’objectif du gouvernement est qu’il y ait le moins de conséquences possibles à ces émeutes, et l’assume complètement. A droite, à part la surenchère sécuritaire (attendue de leur part), pas grand chose, sinon le même souhait que la majorité, de refermer la parenthèse aussi vite que possible, pour ne surtout pas poser les questions de fond du « pourquoi ».

Le pire, c’est tout de même la gauche, qui est censée (du moins dans l’imaginaire politique sur lequel elle vit), défendre des populations défavorisées, et être leur porte-voix politique. Or, la position de la gauche se limite à la question de la violence policière qui est un sujet certes important, mais seulement la partie émergée de l’iceberg. Le tout dans la désunion sur l’expression entre LFI et les autres, qui rend la gauche tout simplement inaudible, les journalistes se concentrant sur ces divergences de ton. J’attends encore les constats et les propositions de solutions, pour traiter globalement la question de fond, qui est la relégation que vivent ces communautés, qui cumulent tous les handicaps et vers lesquels aucune main, ou presque, ne se tend pour les tirer vers le haut.

C’est donc assez désespérant de voir que finalement, le cynisme l’a emporté chez les dirigeants politiques, avec comme seule préoccupation le maintien de l’ordre et la gestion au jour le jour. Aucune vision, aucun souffle, aucune volonté de reconstruire une unité nationale, avec un projet fédérateur, qui puisse embarquer tout le monde (y compris les banlieues). C’est une forme d’épuisement du politique, malheureusement déjà diagnostiquée et bien documentée, qui s’exprime, et amène à encore plus de fragmentation et de rancœurs.

33 réponses sur « Cela ne restera que des émeutes »

Il est inexact d’affirmer comme il est fait dans votre billet que la gauche ne s’intéresse qu’aux violences policières. La question de la pauvreté, des ghettos constitués depuis des années, des services publics qui disparaissent, des discriminations, des résultats de la politique de la ville ces dernières années, des améliorations trop lentes constatées ont été évoqués par la gauche et des élus locaux.
Une crise violente de plus dites vous ? C’est vivement souhaitable, mais cela n’éteindra pas le feu qui couve et qui fait monter la pression dans la cocotte.
D’ailleurs chaque nouvelle crise suscitée par un incident avec les forces de l’ordre est marquée par une violence aveugle plus importante que la précédente. La presse qui rend compte des comparutions immédiates indique que les mis en cause sont plus jeunes que ceux de 2005 par exemple, pas toujours connus des services de police, des enfants parfois.
Et le préfet de l’Hérault, pas vraiment bien inspiré sur ce coup là, répond aux mères, car il s’agit souvent d’enfants issus de famille monoparentales, deux claques et au lit.
On reste pensif.

Cela fait très longtemps que la gauche, hormis les communistes, a quitté le terrain du social pour celui du sociétal. Qu’est-ce qui a été fait, concrètement, pour les banlieues, pendant le mandat de Hoillande ? Est-ce que ces sujets là qu’ils ont construit le reçoit de leur dernière période de pouvoir, est-ce cela qu’ils commémorent ?

Ca m’ennuie de défendre Hollande, mais il a quand même recruté pas mal de professeurs et de policiers pour commencer à réparer les dégâts faits par son triste prédécesseur. Il est resté propre, et quand il y a eu l’affaire Cahuzac, elle a été réglée de manière satisfaisante et donné lieu à la création de la HATVP.
Pour revenir à l’essentiel de votre message, vous avez entièrement raison, malheureusement.

Je crois bien que votre question « Est-ce que ces sujets là qu’ils ont construit le reçoit de leur dernière période de pouvoir [?] » mérite une relecture pour avoir une grammaire satisfaisante, car en l’état je ne peux me résoudre à savoir ce que vous avez voulu dire, y voyant des corrections à peu près aussi probables mais aux sens très divergents.

Je ne suis pas certain non plus que certains jeunes des banlieues n’aient pas agi pour des motivations opportinistes qui tienne plus du cynisme que d’un sentiment de rage liées à leurs conditions (cynisme qui trouverait à dire qu’un tel sentiment de rage existe, mais qu’il est l’occasion de faire une telle multitude de pillages profitables que le risque de se faire prendre doit être considéré comme négligeable).

Et sinon oui, personne ne semble vouloir s’atteler à résorber les causes originales de la situation déplorables des minorités sociales, ni même à réellement analyser ces causes. Et on voit très bien ce qui nous pend au nez en 2027 avec cela.

Il faudrait m’expliquer. Les habitants des banlieues ont l’obligation d’instruire ou faire instruire leurs enfants. L’État, via l’Éducation nationale, leur fournit ce service gratuitement. Bien des familles modestes n’ont rien eu de plus, mais beaucoup d’enfants de ces familles ont eu un sort bien meilleur que leurs parents. Si j’en crois ce qu’en disent les enseignants, bien des jeunes de banlieue ne sont pas convaincus que l’éducation est leur chance. Que faire d’autre pour eux ?

Est ce que l’éducation leur sert à quelque chose? Quel est l’intérêt de faire des études si c’est pour ne pas avoir de travail derrière ?
Concrètement, qu’est ce qui offre de réelles chances de vivre correctement à part le trafic de drogue?

Par ailleurs, je ne suis pas sûr qu’aujourd’hui la comparaison avec les familles modestes soit toujours d’actualité… ça l’était il y a 20-30 ans, mais aujourd’hui ?

Dans quel monde vivez-vous ? Il y a déjà pas mal de temps que l’éducation nationale est en errance, faute de pilotage et de soutien. Quand vous cumulez les handicaps (sociaux, ethniques, géographiques) que les parents n’ont rien à transmettre, car eux-même n’ont rien reçu, comment voulez-vous que ces gens s’en sortent ? Il faudrait déjà écouter ces jeunes de banlieue, comprendre leur vécu, leur univers mental, et construire avec les moyens pour qu’ils s’en sortent. On n’est même pas au premier stade…

Alors ok pour le domaines ethnique mais pour le reste, en zone rurale, nous avons les mêmes handicaps géographiques et sociaux. Et avec encore moins de moyen, pas de ZEP, pas de TEC… géographiquement c’est même pire car nous sommes loin des métropoles et de leur activité économique.
Et pourtant, on ne saccage pas.
Et pourtant, on ne se plaint pas en dehors de la parenthèse gilet jaune.
Et pourtant, les services publics disparaissent…

Il y a un fossé culturel et non pas ethnique qui coupe cette population de notre république. Les causes, je ne les connais pas et encore mois les remèdes.

Mais s’il vous plait, un moment donné il faut arrêter d’excuser les conneries de certains jeunes imbéciles.

Il y a plein de fossés qui coupent la société, et le culturel recoupe parfois l’ethnique. En fait, l’ethnique rend le fossé culturel encore plus profond. Et je n’excuse pas les émeutiers, je dis juste qu’une fois de plus, on va rafistoler la façade, et ne pas s’attaquer aux raisons de fond d’une colère qu’on peut comprendre.

@ Authueil
L’argument de Panouf est pourtant pertinent. Oui, depuis des années, tout a été fait pour que l’ascension sociale ne se fasse plus sur le fondement de la réussite scolaire.
A partir du moment où l’ont défend l’idée que le diplôme n’a plus vraiment d’importance, sur quel critère l’accès aux bons postes peut-il se faire ?
La réponse actuelle, c’est : « le talent ». C’est un peu flou « le talent », mais quand on n’y réfléchit pas de trop près, cela semble démocratique. En théorie, « le talent » peut apparaître dans toutes les couches de la société. Mais en pratique, « le talent » correspond surtout à l’habitus des classes les mieux intégrées.
« Le talent » n’est qu’une extension du réseau. Il permet surtout de justifier l’entre-soi.

Donner à tout le monde un master, puis ne sélectionner que ceux qui semblent avoir « du talent » -c’est dire, qui présentent bien, dont le discours ne heurte pas trop les classes dominantes- revient à créer une société de classes figées, où l’école est parfaitement inutile.
Les jeunes des quartiers populaires avaient moins de chances que les autres de réussir un concours. Mais c’était tout de même possible. Et une fois qu’ils l’avaient réussi, ils pouvaient accéder aux postes d’encadrement. Aujourd’hui, avec un système de promotion basé sur la cooptation, quelle chance ont-ils de parvenir ?
Et si les examens ne servent plus, à quoi sert donc l’école ?

Remettez l’examen et le concours au cœur de la réussite sociale, et vous verrez des parents demander une école qui instruit.

Ce billet me laisse très dubitatif – pour ne pas dire que je suis en désaccord total avec vous.

Déjà, vous parlez de « meurtre d’un jeune de banlieue par un policier ». Les mots ont un sens, le terme « meurtre » présuppose une intention de tuer qui n’est nullement démontrée à ce stade. Parler d’homicide aurait été plus correct et plus prudent.

Ensuite, la lamentation sur le sort réservé aux banlieues. Peu de pays offrent autant d’aides que la France, les écoles des « quartiers sensibles » bénéficient d’effectifs réduits, plein d’emplois à tous les niveaux de qualification ne trouvent pas preneur… Il faut arrêter cette culture de l’excuse!

Enfin, je ne suis pas convaincu que l’épisode sera vite oublié. Il va a mon avis accentuer la polarisation et la radicalisation de la vie politique, essentiellement au bénéfice de la droite dure (terme que je préfère à « extrême droite », terme qui porte un jugement de valeur et qui ne me semble pas approprié pour des partis qui s’inscrivent dans la légalité parlementaire).

L’homicide n’existe pas en tant que tel dans le droit français. Tout homicide est par défaut un meurtre, et tout meurtre avec préméditation est un assassinat, ce qui ne semble pas le cas ici.

Le droit français distingue (par gravité croissante) l’homicide involontaire, les violences ayant entrainé la mort sans intention de la donner, le meurtre et l’assassinat.
Selon le Larousse, un homicide est « l’action de tuer, volontairement ou non, un être humain », le terme recouvre donc tous les cas précédents.
Dire que « tout homicide est par définition un meurtre » est tout simplement faux.

Puisque les mots doivent avec un sens pourquoi ne pas qualifier la droite dure d’extrême ?
Vous avez de ces pudeurs de gazelle qui sont ridicules.

On notera au passage que la pudeur de la nomenclature ne semble pas s’appliquer à la gauche radicale, qu’on doit continuer à appeler « extrême-gauche », qui lui ne porte pas de jugement et est totalement approprié. 🤡

Il faudrait pouvoir faire définir les termes employés par la personne qui les utilise. Le journaliste n’en éprouve pas le besoin et la personne interrogée n’en a peut-être pas l’envie.

Pour ma part, extrême signifie d’un parti qu’il veut un changement de régime. Il peut donc y avoir une gauche radicale et une gauche extrême (qui donc serait révolutionnaire, puique souhaitant un changement de régime). LFI par exemple serait donc radicale en souhaitant une nouvelle république, mais serait extrémiste en souhaitant une république ayant peu à voir avec la présente. De même pour la droite. Mais il faut dire que les monarchistes sont peu nombreux de ce côté là de l’échiquier.

Distinguer entre RN et Reconquête d’une part – que je qualifierais de droite dure – et Bastion Social ou Vengeance Patriote d’autre part-clairement extrêmes – ne me semble pas une pudeur de gazelle…

De toute façon tout ce qui est à droite de LFI, c’est de l’extrême droite… 🙂

Les discours de E. Ciotti et B. Retailleau, pontes des Républicains, ne paraissent pourtant pas totalement le démentir.
Hélas.
La droite républicaine est inaudible, tout comme les socialistes qui se sont détournés des travailleurs pauvres avec un rare mépris de classe.

Bonjour,
J’écoutais hier soir les « informés de France Info » et ils rappelaient que des sommes énormes avaient été consacrées depuis 30-40 ans à la politique de la ville, aux « quartiers », etc …
Je ne pense donc pas qu’on puisse parler d’abandon.
En revanche, ça reste des ghettos : je me sens assez d’accord avec l’opinion (lue chez Philippe Silberzahn) qui est que notre « modèle social » n’en est pas du tout un et que c’est juste un système endogène qui se protège lui-même, repoussant les « autres » (banlieues, campagnes (gilets jaunes), voire migrants), plutôt que de les « embarquer dans l’aventure » …
Voici le lien :
https://philippesilberzahn.com/2005/11/14/banlieues_francaises_emeutes_2005/
(L’article est de 2005 mais est très actuel)

« Constatant le décalage entre la promesse républicaine », « Devant de tels ghettos, cumulant tous les handicaps »

La situation était bien pire il y a 50 ans, entre rapatriés d’Algérie (de tous ordres) et bidonvilles. Ces ghettos sont tout de même bien mouvants et de loin pas hermétiquement fermés. Beaucoup en sortent dès qu’ils le peuvent, d’autres les remplacent. Et la promesse républicaine y est bien présente, en premier lieu avec l’école. Combien ont été brûlées, avec d’autres lieux de services aux habitants ? De plus, nombre de ces ghettos sont dans des bassins économiques tout à fait décents. Le département du 93 lui-même est très loin d’être un désert économique. En terme de rélégation, les Ardennes, la Lorraine sidérurgique, la Lozère … Ce n’est pas là que sont les milliards de la politique de la Ville (le Président en annoncait encore plus à Marseille lundi dernier).
Et en plus de cela, il y a tout le systême redistributif francais, tout de même égalitaire (après impôt).

« Or, la position de la gauche se limite à la question de la violence policière qui est un sujet certes important, mais seulement la partie émergée de l’iceberg. » De ce côté-là, le PC fait entendre une musique différente.

« Pillages de commerces très opportunistes ». Un opportunisme assez planifié semble-t-il. C’est la grande différence avec 2005 : les réseaux sociaux. Avec les capacités de coordination et la concurrence que cela engendre.

« J’attends encore les constats et les propositions de solutions, pour traiter globalement la question de fond, qui est la relégation que vivent ces communautés, qui cumulent tous les handicaps et vers lesquels aucune main, ou presque, ne se tend pour les tirer vers le haut. » Oui, comme après chaque crise, aucune lecon tirée : Gilets jaunes, Covid … Mais pour la répartition des fautes entre élus et citoyens, je ne me suis pas encore fait de religion.

Malheureusement assez d’accord avec toi Authueil sur ce sujet.

Ce qui se passe actuellement c’est le résultat de 50-60 ans de politique d’intégration ratée. On a ouvert les portes à l’immigration dans les années 50-60 pour que notre industrie trouve des débouchés, mais en prenant soin de parquer et de ghettoïser des populations qu’on ne souhaitait pas vraiment assimiler et à qui on a vite reproché de ne pas vouloir s’assimiler. Avant de saborder notre industrie dans les 70’s et de laisser le problème dégénérer depuis.

Il me semble qu’énormément d’argent a été dépensé pour les banlieues, mais souvent pour rénover la façade (dans tous les sens du terme) et sans toucher au problème de fond qui est le modèle de société que l’on souhaite, le projet qu’on propose à la jeunesse, et l’organisation du vivre ensemble que l’on projette. Et là-dessus, personne ne semble vraiment avoir de vision.

Cela me fait doucement rire quand je vois qu’on oppose les territoires ruraux (qui souffrent aussi énormément) aux banlieues. Les classes moyennes et les classes populaires ont tellement peur du déclassement qu’elles jouent les idiots utiles du capitalisme en repoussant ceux qui sont encore plus bas qu’elles sur l’échelle sociale. Pour le plus grand bonheur des classes qui souhaitent l’entre-soi, l’isolement, et font tout pour le perpétuer.

Ah et aussi on attend que la société française se regarde enfin dans le miroir et qu’on lance le grand débat : la France est-elle structurellement raciste ? Profitons des prochaines fêtes de fin d’année pour aborder le sujet en famille, tiens.

Je ne suis pas sûr que cela ait été volontaire dans les années 50-60, ça peut aussi être des problèmes à long terme mal anticipés…

« la France est-elle structurellement raciste ? »
la réponse est simple: oui.
Les evénements des derniers jours ne va pas arranger le constat.

Cela, je pense, nécessite un peu plus de démonstrations.

Si elle est structurellement raciste, elle l’est donc tout le temps et partout. En conséquence, une majorité de Francais serait raciste Donc je ne vois pas comment a pu être panthéonisé, sans aucune protestation, le lieutenant Joséphine Baker. C’était pas non plus il y a 50 ans, c’était en 2021.

je ne faisais qu’aller dans le sens de la question initiale.. (la réponse était sous entendu..)

« faire cesser les émeutes, alternant la compassion pour les élus locaux, et le bâton, pour les émeutiers. L’objectif du gouvernement est qu’il y ait le moins de conséquences possibles à ces émeutes, et l’assume complètement.  » Euh… Mais c’est quand même le rôle de l’état de faire respecter l’ordre… Qu’il veuille faire cesser les émeutes cela me semble quand même le minimum syndical non ? Sinon on peut faire comme Melenchon, demander à ce qu’on ne brule pas les écoles, sous entendant que le reste cela ne pose aucun problème. Perso j’ai encore du mal à voir le rapport avec ce jeune délinquant de la route et le fait que dans ma petite ville de province, en bas de chez moi, on a brulé un arrêt de bus, une trentaine de voitures et saccagé une zone commercial…

Oui, c’est le rôle du gouvernement de ramener le calme. Mais on ne peut pas se limiter à juste remettre le couvercle sur le chaudron, sans chercher à faire bouger les causes profondes des émeutes.

Mouais… Ce gouvernement n’arrive pas à assurer la sécurité des citoyens et de leurs biens, vous pensez qu’il va réussir une politique migratoire sans majorité et deux fort partis d’oppositions totalement opposés sur le sujet. Rajoutons que dans les fait aucun autre gouvernement n’a réellement essayé…

Sauf que vous postulez que le problème c’est « la politique migratoire » autrement dit « les immigrants qui ne veulent pas s’intégrer et cassent tout ».

Les casseurs sont des gens nés en France, dont la famille vit en France depuis 1, 2 voire 3 générations : ils ne sont donc PAS des immigrés, donc ce n’est PAS un problème de politique migratoire.
C’est un problème de mise à l’écart des descendants d’immigrés. Le profil du jeune qui a été tué est parfaitement représentatif de cette partie des Français : jeunes, petits délits multiples de jeunesse mais rien de grave, aucune perspective d’avenir réaliste et decente en dehors du trafic de drogue.
Et désolé mais ouvrir le feu sur un refus d’obtempérer (délit de fuite devant un policier…) c’est totalement disproportionné, et la colère est légitime.

Vous avez raisons… Aucun problème de politique migratoire… La France accueille depuis les années 60 des personnes d’origines étrangères qui n’ont aucun avenir dans ce pays à part celui de trafiquant de drogues idem pour leur enfant…
Et vous avez raison la mort d’un individu justifie tous les excès et de mettre le pays à feu et à sang. D’ailleurs vous me contrariez avec vos arguments… je vais aller incendier la voiture de mon voisin histoire d’exprimer ma colère envers vous.
La connerie des uns n’excuse aucunement la connerie des autres.

La France a toujours eu une politique migratoire généreuse. Certains veulent l’oublier, mais depuis le XIXe siècle, on accueille des vagues d’immigration. Beaucoup s’en sortent très bien, à condition qu’on les aident. Quand au lieu de les aider, on les enferment dans des ghettos, en leur envoyant régulièrement des signaux négatifs et des humiliations, il ne faut être surpris qu’il n’apprécient pas et la fassent savoir.

Oui la France a toujours eu une politique migratoire « généreuse » depuis le 19° tout comme elle a envahis / colonisé une bonne partie de l’Afrique et un petit bout d’Asie. Et cette migration a toujours eu une opposition. A une époqueon a connu une chasse au « ritals » dans certaines régions. Dans ma région d’origine on a des migrations organisée de polonais, d’italiens et d’algériens dès les années 1850. Ce n’est pas de la générosité mais une réalité économique. il s’agit d’un manque de main d’œuvre et on leur réserve les pires boulot et les moins bien payés. Cela n’empêchait pas des oppositions et des « manifestations » contre ces voleurs du « pain des français ».
Cela fait presque 25 ans que je suis dans l’insertion. Des immigrés de toutes sortes j’en ai vu passer (en ce moment la mode est à l’ukrainien 🙂 ) je déteste le discours que vous tenez car des jeunes (et des moins jeunes) qui ont compris les règles du jeu, qui ont su s’insérer, se former, et ne pas tomber dans la délinquance, c’est pour moi la majorité… Pour certains (la majorité ?) la vie en France est bien plus agréable que celle qu’ils ont connus dans leur pays d’origine. j’ai connu une jeune femme qui n’arrêtait pas de râler contre ses confrères car tout ce dont elle pouvait « bénéficier » en France n’existait pas dans son pays: liberté religieuse, liberté de manifester, des aides sociales, une école gratuite, pas de pénurie alimentaire, liberté de vie pour les femmes… Et beaucoup des ses amis l’avaient joyeusement oublié. Mais vous avez raisons toutes ces choses sont de sacrés signaux négatifs qui leurs sont envoyés…

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