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Le bal des has been

Le bal des ralliements aux différents candidats (à commencer le sortant) commence à s’intensifier, et un élément me frappe, c’est sa pauvreté. Quand les parlementaires de la majorité en sont à tweeter en boucle sur le soutien de Jean-Pierre Raffarin ou Jean-Pierre Chevènement, cela m’attriste un peu. Pour eux, et pour la démocratie.

Bien que ces deux personnes soient des gens tout à fait honorables, on ne peut pas dire qu’ils apportent, à 73 et 82 ans, un vent de fraicheur et de renouveau pour la candidature d’un sortant de 44 ans. J’ai l’impression d’assister à un ballet de personnalités politiques, plus ou moins sur le retour, dans les ralliements mis en scène. Où sont donc les « jeunes pousses prometteuses » et les personnalités extérieures à la politique ? Quel artiste, quel entrepreneur emblématique, a annoncé son ralliement à Emmanuel Macron (ou à un autre candidat, d’ailleurs) ?

C’est un signal inquiétant pour la démocratie, que ce moment « fort », qui ne se reproduit que tous les cinq ans, ne suscite plus aucun enthousiasme, hormis chez les vieux de la vieille, qui s’offrent ainsi un dernier tour de piste sous les sunlights. Mieux vaudrait encore ne pas avoir de ralliements que de n’avoir que ça à mettre en avant, tellement le message envoyé est celui d’un terrible isolement du pouvoir en place, et plus globalement, de la classe politique.

8 réponses sur « Le bal des has been »

Si seulement le bal des has been ou des fusibles grillés se limitait aux soutiens… La liste des candidats ne va pas être en reste…

Les seuls ayant un tant soit peu de charisme étant Macron, Le Pen et Mélenchon, c’est dire le niveau…

Bonjour.
Que dire de ce futur « moment fort », si ce n’est peut-être, probablement, une forte abstention. La « campagne électorale » (au fait il y en a réellement une?) tourne presque exclusivement autour du racisme, avec le quatuor Darmanin-Zemmour-Le Pen-Pécresse. La « gauche » (c’est quoi au fait?) est éparpillée façon puzzle. et la mascarade de la « primaire populaire » a fini de l’abattre. Elle a en effet donné une « candidate par défaut », puisque presque seule réellement en lice. Et une « armée » de 400000 votants (et combien de chiens?) totalement incapable d’assurer la logistique qui aurait dû suivre, c’est à dire la collecte des signatures.

Quand au gouvernement, élu et ayant mené au début de son mandat, une politique très libérale, la Covid et maintenant l’Ukraine l’a obligé à passer à une politique de soutien actif de l’économie, pour une durée indéterminée. Ses « gestes » tels que le chèque énergie tombent à plat les uns après les autres. Car « réfléchis » (vraiment?) comme purement ponctuels et électoralistes. Ils s’écrasent donc sur le mur de béton de la réalité. Et s’évanouissent donc tout seuls.

Et aucun candidat ne semble vouloir parler de « la suite ». C’est à dire soit d’arriver à un changement majeur de paradigme économique européen (chance presque nulle). Soit de devoir mettre en place à un moment ou un autre une « politique compensatoire » avec un niveau d’austérité qui fera exploser la pauvreté, la précarité et la violence de notre société, pour « revenir aux critères de Maastricht ».

Conclusion:
Vision politique des candidats, du moins celle portée par les médias: néant.
Coups bas minables et sans intérêt: 500%!

Le ralliement de Jean-Pierre Raffarin, le Schröder chinois, n’est pas sans intérêt géopolitique. Il souligne que son donneur d’ordre Xi Jinping et le PCC sont plutôt favorables à la réélection d’Emmanuel Macron. C’est un gage de stabilité et de bonne volonté de la part de la Chine.

J’aimerais bien savoir d’où sort la notion qu’un ancien premier ministre français serait aux ordres de la Chine…

À titre personnel, le spectacle de la présidentielle à la française me lasse de plus en plus. La dimension personnelle de l’élection me semble le signe d’une certaine immaturité politique, par rapport aux démocraties plus avancées où on vote d’abord pour un parti, des idées, etc. Peut-être que mon sentiment est de plus en plus partagé, et que nous serions mûrs pour un vrai régime parlementaire, nonobstant l’épouvantail de la IVème qu’on nous agite lorsqu’on évoque l’idée ?

Si les partis politiques ne sont pas capables de sortir de la dimension personnelle pour aller sur le domaine des idées pour l’élection présidentielle, je ne crois pas qu’ils en seront d’avantage capable dans un régime parlementaire.

Ce sont plus les hommes et les femmes qu’il faudrait changer plutôt que le cadre dans lequel ils exercent.

On vote pour élire quelqu’un qui devra crédibiliser une frappe atomique et en dernier ressort, en donner l’ordre. Avec cela, quelqu’un qui peut définir des orientations lourdes pour le pays et dont les effets dépassent la longueur du mandat. Le reste c’est en théorie du domaine du premier ministre (constitutionnellement en charge de la Défense Nationale). Malheureusement, et surtout à cause du quinquennat, le président doit présenter un catalogue de mesures catégorielles. Certains candidats ont essayé de s’extraire de cette logique mais n’y sont pas parvenus. Tactiquement, ils devaient répondre aux interrogations pratiques (et très légitimes) des citoyens.

Et en cela, ils ne sont pas aidés par les partis politiques où la réflexion n’existe plus. Deux associations d’élus incapables de désigner un candidat plus de 6 mois avant l’élection (PS, LR), le parti d’un seul homme et de ses conseillers (LREM) et voilà déjà 70% de l’Assemblée.

C’est fondamentalement une mauvaise chose, mais je me prends à rêver d’un nombre maximal de lois que le Parlement pourrait voter par an (et plus de députés courageux), pour limiter la production législative, prioriser, et donner l’occasion aux députés de contrôler et d’aller voir comment les choses se passent ailleurs. Et plus de moyens de travail aussi …

les électeurs ont les citoyens qu’ils méritent. et de là, les homme politiques qui vont avec… 😉

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