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Le risque du découragement

J’ai un peu de mal à commenter la vie politique actuellement, tellement j’ai l’impression que rien n’avance. Les annonces gouvernementales sont creuses, et recyclent parfois de précédentes annonces. Tout est reporté, il n’y a plus aucune marge de manœuvre financière. La vie politique semble circulaire, avec une gauche qui continue à s’empêtrer dans des querelles d’appareil, des candidats présidentiels du bloc central qu’on voit arriver depuis longtemps mais ne proposent rien de neuf. Je ne parle pas des députés, qui enchainent les sabordages des institutions, à commencer par l’Assemblée.

Rien n’avance dans notre pays, faute d’un pouvoir politique en capacité de décider et d’agir. Plus le temps passe, plus je me dis que non seulement ça n’avance pas, mais que ça recule. Je sens, dans les sphères qui gravitent autour de la « res publica », une profonde lassitude, proche du burn-out, où la démobilisation progresse. Ah quoi bon ? L’été arrive, et les vacances vont permettre de se reposer physiquement, mais je crains qu’à la rentrée, le moral ne soit pas meilleur, et qu’on assiste à des départs. Quand on ne trouve plus de sens à ce qu’on fait, on va faire autre chose. Surtout quand on prend conscience que ça va durer au moins jusqu’en mai 2027.

Malgré toutes les craintes, et les incertitudes (les politiques sont capables de toutes les dingueries), je pense qu’il n’y a pas d’issue à court terme. Une dissolution de l’Assemblée donnerait sans doute un résultat très proche de ce qui existe déjà, à savoir une absence de majorité, entre trois blocs irréconciliables, incapables d’aller au delà de quelques alliances tactiques. Même si une forme de culture de coalition commence à émerger dans le bloc central, il reste encore beaucoup de chemin, et personne n’y a intérêt à conclure une alliance structurée avant le verdict de la présidentielle (tout en se préparant à la signer immédiatement après).

Lire la situation sous l’angle de la théorie des jeux permet de mieux comprendre le drame qui se noue. Pris individuellement, tous les acteurs sont parfaitement rationnels. En revanche, on part collectivement droit dans le mur. A part un violent choc externe (pandémie, guerre…), je ne vois pas trop ce qui peut venir perturber ce petit jeu, finalement très stable. Dans ce cadre, l’Union européenne aide (ou n’aide pas, selon le point de vue), en assurant le traitement des secousses, comme le comportement erratique de Donald Trump. Et c’est bien ça qui me désespère, car si jamais ce choc arrive finalement, il peut, non pas booster le système, mais le faire s’écrouler, tellement il est vermoulu.

L’automne va être difficile, et l’enjeu pourrait bien être d’arriver à ne pas baisser complètement les bras.

Une réponse sur « Le risque du découragement »

Personnellement je n’en suis plus à lutter contre le découragement mais à préparer les conditions d’une expatriation.

Si la France veut se saborder, libre à elle.
Ne pouvant rien y changer, je pars. Point.

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