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L’impasse politique

Depuis maintenant un an, la France est un pays politiquement en panne. Le chef de l’Etat a été reconduit, sans vrai projet politique, sur la simple continuation de l’action menée depuis 2017. Il gère le pays plus qu’il ne le gouverne, avec une majorité relative à l’Assemblée. Sans pour autant le paralyser, cette situation représente une gêne, car elle ne lui permet plus, comme avant, de tout décider seul.

Depuis un an, l’ambiance politique est plombée. L’opposition de gauche s’est requinquée (en nombre de sièges) mais peine à trouver son équilibre, du fait de la stratégie « insurrectionnelle » et du problème de leadership de sa principale composante, La France insoumise. L’opposition gouvernementale de droite, LR, poursuit sa lente décomposition, et n’arrive pas à se relancer. Enfin, l’opposition d’extrême-droite se réfugie dans le silence et l’inaction, estimant que le temps et le pourrissement politique jouent pour elle.

La défiance des Français dans les institutions et leur classe politique est toujours aussi forte, et la situation économique est de plus en plus instable et l’inflation fragilise une part grandissante de la population.

Et voilà qu’un sondage indique, qu’en cas de dissolution, on retrouverait, à quelques sièges près, la même configuration à l’Assemblée nationale.

J’ai vraiment un sentiment de gâchis, d’une année complètement perdue où rien n’a bougé. On a toujours un gouvernement de technocrates, que les procédures démocratiques embarrassent, une gauche qui se la joue révolutionnaire et se fait plaisir avec des postures mais ne construit rien, et un RN, absolument pas prêt à exercer le pouvoir et qui attend juste que le fruit soit mûr. Aucune alternative politique ne se dessine, aucun projet qui fasse envie n’émerge. On est dans le brouillard complet et c’est profondément désespérant.

17 réponses sur « L’impasse politique »

Bilan très convergent – avec de surcroît l’impression que tous les débats/sujets sont pris à l’envers et dans le mauvais ordre : réforme des retraites sans vision donc sans adhésion, débats sur la fin de vie dont on peine à ne pas penser qu’ils étaient conclus d’avance, absence de progrès sur le front du climat ou de la revitalisation économique, etc.

La république du commentaire et des éléments de langage : faisons comme si nous étions toujours ce pays fantasmé que le monde envie et révère alors qu’au fond, il est évident que presque plus rien ne nous tient ensemble.

Quelle tristesse… quel gâchis surtout !

Oui c’est bien une impasse :
– une Assemblée stérilisée, divisée et affaiblie
– et un gouvernement minoritaire qui ne peut même plus compter sur les 49.3 pour passer en force (juste une fois par an hors budget et avec un gros coût social et électoral).

Ce qui m’inquiète le plus dans cette situation est la persistance du présidentialisme :
– Macron reste cramponné à son programme qu’il n’est plus en capacité d’appliquer de manière cohérente,
– il n’essaye même pas de composer un gouvernement (par exemple ouvert à droite) qui permettrait d’élargir la coalition
– et l’Assemblée ne réagit pas, alors que sa responsabilité dans ce cas, est bien de composer une coalition et un programme alternatifs, non?
L’exécutif se met dans une sorte d’ornière, tout seul, sur la défensive.
J’ai l’impression qu’on est en train d’inventer une nouvelle forme de régime : le présidentialisme minoritaire exalté.

« – il n’essaye même pas de composer un gouvernement (par exemple ouvert à droite) qui permettrait d’élargir la coalition »

Comme disent les Anglais « il faut être deux pour danser le tango ». LR, ou ce qu’il en reste, ne veut pas d’un gouvernement de coalition avec Renaissance. La seule coalition possible, hélas, est celle entre la gauche et l’extrême gauche, et dominée par cette dernière.

Ça me coûte de le dire, mais Mélenchon a raison sur un point: la 5e république a vécu, il faut passer à un système réellement parlementaire. Car le présidentialisme fige les rivalités politiques, les transformant en inimitiés insurmontables. On en arrive à l’absurdité de voir des députés LR s’opposer au relèvement de l’âge de la retraite – bataille de droite par excellence – juste pour em… Macron!
Mais pour changer la constitution il faut un consensus, impossible à trouver..

On ne va pas modifier la constitution à chaque fois que tel ou tel homme politique n’est pas d’accord avec les décisions prises… cette 5° est assez souple pour avoir servi sous de gaulle, résister à mai 68, survécu au hold up de la gauche en 81, etc… bref plus que le système ce sont les hommes. Et actuellement nos hommes politiques à part quelques exceptions, ce n’est pas le haut du panier de ce pays…

« survécu au hold up de la gauche en 81 »
Je pourrais avoir une explication de votre vocabulaire ? Merci.

E. Macron a l’art et la manière de mettre le pays en transe. Bientôt le goudron et les plumes ?

Et en fin de compte, est ce que la situation actuelle n’est pas celle que les français veulent ? Une situation où cela ne change pas trop/fondamentalement… Sinon ils auraient donné une majorité à l’un ou l’autre des camps. On parle d’un retour au parlementarisme mais il est déjà là (LRM et Nupes sont déjà des coalitions)

Oui, enfin, on a eu les mêmes cris d’effroi à chaque fois qu’un gouvernement a utilisé le 49.3.
Les seuls qui ne l’utilisent pas sont ceux … qui ne font rien.
(Et on en a eu des présidents qui n’ont pas fait grand-chose).

Moi, je suis frappé par la présentation de tout ça par les journaux.

On un gouvernement sans majorité absolue : c’est normal qu’il utilise le 49.3. Et ce n’est pas si grave, après tout : il a été fait pour ça.
Les journaux parlent d’un « déni de démocratie » mais sans préciser qu’aucun autre parti ne veut faire de concession.

Ce qui normal aussi : pour qu’on parle de vous dans les journaux, il faut faire du théâtre.
Un vrai travail de négociation, de compromis, ça n’est pas vendeur, évidemment.
Et, là, l’actualité étant pauvre en événement sensationnel, on fait beaucoup de bruit pour ça.

Bien sûr, les les mêmes journaux auraient crié à l’aveu de faiblesse si le gvt n’avait pas fait comme ça.

Je pense qu’il y a aussi le fait qu’on remette en cause les régimes spéciaux, ce qui est toujours créateur de vacarme.
(Mais bien sûr, les journaux n’évoquent pas ça mais les « carrières longues » et les « pauvres gens qui ont commencé très tôt »).

C’est ignorer totalement que la société a profondément changé depuis la fin des années 80 du siècle dernier que de banaliser aujourd’hui l’utilisation du 49.3 pour une réforme dont l’impact se fera sentir sur la vie quotidienne de quasiment tous les français.

Il y a une reforme des retraites en moyenne tous les 5 ans donc c’est faux de dire que c’est une reforme qui affectera la vie quotidienne de tout les français. Un jeune qui rentr sur le marché du travail aujourd’hui n’a aucune certitude de son age de départ à la retraite… En 40 ans cela peut (et cela changera) un nombre de fois conséquent…

Toutes les réformes passées ont eu deux impacts sur ma vie :
Rallonger ma carrière et repousser l’âge de mon futur départ
Diminuer assez sensiblement le montant de ma pension à venir.
C’est la onzième réforme de ce genre. Mal préparée, méprisant salariés et syndicats, Mal expliquée, Mal ou pas votée. C’est sûr c’est cela qu’il fallait faire et l’imposer aux gueux quoi qu’il en coûte.

On se lasse de ces méthodes d’autant plus qu’une partie des parlementaires refuse de supporter ce qu’elle inflige à tous.

Mais vous vous attendiez à quoi ? En 15 ans on a eu 27% de plus de retraité pour seulement 7% de plus de cotisants. Ce qui veut dire que chaque nouveaux retraités fera cotiser plus les générations suivantes que lui n’aura cotisé. Cela serait pire sans les réformes passées. Bref il n’y a pas de mystère avec un système par répartition. il y a quelqu’un qui doit payer la facture sachant que le nombre de payeur (en proportion) baisse. On peut ergoter sur le choix actuel (repousser l’age de départ) mais chaque solutions reviendrait toujours à faire payer (directement ou indirectement) les gueux comme vous dites si bien.

Je ne nie pas la nécessité de réformer. Je remets en question la méthode lamentable et la répartition des efforts exigés.

Répartition des efforts ? On va doucement vers un population française à plus d’un tiers âgé de 60 ans avec explosion des plus de 75 ans. ce qui implique explosion des couts de santé et de dépendance (les pensions de retraite à côté c’est peanuts)
Je crains que vous ne soyez pas au bout de vos peines en terme de méthode lamentable et de mauvaises repartitions des efforts

Donc on applique toujours les mêmes méthodes depuis 40 ans tout en sachant qu’on va tranquillement dans un mur à la fois social et démocratique.
Et quand on y est on explique maladroitement et avec morgue que le système est en panne, les déficits structurels, la solution unique et ça passe généralement ou ça casse.
On voit où cela nous mène.
Pays où les services publics (éducation, santé, police, justice, défense, etc) se délitent, où le contrat social est en passe de se rompre avec des pans entiers de la population.
Tout cela est bien sûr de bonne politique puisqu’on nous dit que c’est la seule possible.

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