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La tartufferie politique française

Hier soir, à l’occasion de la réforme des retraites, Adrien Quatennens a pris la parole dans l’hémicycle. C’est la première fois, depuis son retour, après sa condamnation pour violences conjugales.

Comme il fallait s’en douter, vu l’ambiance survoltée causée par cette réforme des retraites, cela a provoqué un incident de séance, les députés de la majorité ne manquant pas de remuer ce couteau dans la plaie de LFI, surjouant l’indignation.

Cet incident fut aussi l’occasion de voir que malgré cette condamnation, obtenue sur reconnaissance de culpabilité, le groupe politique de la France insoumise continue à soutenir Adrien Quatennens et à le considérer comme l’un des siens. Même s’il a été officiellement exclu du groupe, il continue à siéger à la même place dans l’hémicycle, et bénéficie du soutien moral de ses camarades. Et dans quelques semaines, il réintègrera officiellement le groupe. Tout comme Julien Bayou, qui vient de terminer hier, discrètement, une période de « mise en retrait » provoquée par des faits similaires.

Cela permet de constater que la politique en France, c’est de la tartufferie, où chacun à tour de rôle, joue les vierges effarouchées ou la tortue, façon légion romaine en position de défense. Ces mêmes qui s’indignent qu’Adrien Quatennens n’ait pas démissionné, faisaient bloc autour de Damien Abad, il y a quelques mois, quand il était sous le coup des attaques de la France insoumise, pour des accusations de violences sexuelles.

Au final, on se rend compte qu’en politique, ce qui prime, c’est la conquête des places, du pouvoir, et que la défense du clan est une priorité. Quand bien même la faute est patente, voire en contradiction flagrante avec les « valeurs » défendues, il faut quand même faire bloc, et lancer les opérations pour « sauver le soldat X ».

Les valeurs, c’est accessoire. Et c’est là qu’est le problème, car les citoyens qui s’engagent en politique pour des idées, sans objectif de carrière ou d’exercice direct du pouvoir, ne peuvent qu’être écœurés par de telles attitudes. Comment être surpris de la désaffection des citoyens pour leur classe politique, quand ils voient que non seulement, ils ne sont pas capables de « faire le ménage » dans leurs rangs, mais qu’en plus, ils n’en ont, en fait, aucune envie.

2 réponses sur « La tartufferie politique française »

Je partage votre avis et je déplore le manque d’exemplarité de nos élus.
Toutefois une fois dit cela j’ai une petite voix qui me souffle « mais à quel moment un coupable ou un présumé coupable pourra de nouveau prendre la parole? » La notion de pardon, voire d’oubli, me semble aussi importante. Vous dénonciez dans d’autres billets le risque de dégoutter de potentiels candidats si on était trop tatillon avec eux, mais si en plus ils doivent être exempts de tout défaut, ça va devenir très difficile.

Et anecdotiquement, j’ai trouvé que Fabrice Arfi reprenait votre analyse (ou inversement): https://twitter.com/fabricearfi/status/1623260629212463110 mais via un autre angle.

Ce qui n’est pas défendable, c’est que la position morale soutenue soit uniquement dictée par la couleur politique !

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